Cet ouvrage est le le fruit d'un colloque organisé en juin 2002 à Lyon, temps fort du partenariat qui associe les chercheurs et les étudiants de l’équipe Religions, Sociétés et acculturation du Laboratoire de recherches historiques Rhône-Alpes, (CNRS UMR 5190, Universités Lyon 2 et Lyon 3), et de l’Institut des études Islamo-Chrétiennes (I.E.I.C.), de l’Université Saint-Joseph, à Beyrouth.
Il s’agit de renouveler l'approche historique des relations qui se sont établies entre le Levant et la France. Sans écarter les apports de l’historiographie ancienne, même quand elle vise à fonder la politique mandataire, trois thèmes de réflexion ou d’investigation sont proposés. Le premier concerne l’espace désigné plus ou moins clairement par le mot « Levant », dans des acceptions, des échelles, des limites qui varient selon les époques, les acteurs, les enjeux. Le deuxième thème rassemble une série de recherches sur les politiques, les projets, la mise en place d’institutions susceptibles de ménager des zones d’influence ou de constituer des clientèles. Il a été suggéré, ici, d’accorder une attention particulière aux minorités et aux systèmes des protections, dans un contexte de confrontations et de compétitions. Enfin, le troisième thème met en valeur les échanges, les circulations, aussi bien des hommes que des idées et des objets. Il pose comme hypothèse que le Levant pourrait se concevoir comme un espace et un temps des sociabilités, des compromis, des transactions et divers accommodements.
Autant de pratiques qui rendent suspectes à l’historien les conceptions européocentriques ou colonialistes. Elles ont souvent minimisé l’échange au profit d'une sorte d'impérialisme culturel, diffusé par un Etat-nation censé se mettre au service de la civilisation.