La linguistique s’est construite contre les grammaires, mais peut difficilement s’en passer. mais ce n’est pas la difficulté qui doit nous empêcher de poursuivre notre tâche : celle de dire les langues, et de les dire en langues. Ce travail — assez exactement théologique — ressemble fort à la recherche de trésors cachés, tellement enfouis, mais tout en surface ! Et il concerne toutes les langues.
Faut-il le redire ? Il n’y a pas de belles langues et des langues… moins belles, de langues riches et de langues pauvres, de langues rationnelles et d’autres irrationnelles. La bénédiction de Babel a été parfaitement équitable, et toutes les langues disent autant, mais pas les mêmes… choses !
Et Saussure me revient toujours « en bouche » :
« … Sans cesse l’ineptie absolue de la terminologie courante, la nécessité de la réformer et de montrer pour cela quelle espèce d’objet est la langue en général, vient gâter mon plaisir historique, quoique je n’aie pas de plus cher vœu que de n’avoir pas à m’occuper de la langue en général… »