Héritiers des anciens Grecs, nous le sommes tous, bien que notre monde soit très différent du leur. Cet héritage n’a cessé de susciter des recherches mais, comme toujours lorsqu’on interprète des oeuvres du passé et plus encore des textes qui renvoient à des oeuvres disparues, certains aspects peuvent échapper même aux meilleurs spécialistes. D’où l’intérêt de prendre le temps de jeter sur la Grèce antique un regard neuf, convoquant différents domaines du savoir.
Ces Incursions en Grèce ancienne de Maria Villela-Petit sont composées de deux parties. La première analyse la question de l’art plastique dans le Sophiste de Platon, celle des peintres dans la Poétique d’Aristote, celle de la gloire ‑transmise grâce à la voix ‑dans le Philoctète de Sophocle. La seconde est consacrée au retentissement du personnage de Philoctète chez les philosophe contemporains, Benjamin Fondane notamment, et confronte les interprétations de Platon par Heidegger et Simone Weil, ainsi que l’idée, si différente, qu’ils se font de la Grèce : fermée chez Heidegger, ouverte et proche des sources « orientales » chez Simone Weil.
Maria Villela-Petit, née à Rio de Janeiro (Brésil), est arrivée en France en 1962. Elle étudie la Phénoménologie sous la direction de Paul Ricoeur, et, en octobre 1968, rentre comme chercheur au CNRS. À partir des années 80, elle suit le séminaire de Philosophie Ancienne, dirigé par Pierre Aubenque. Elle a également enseigné l’Esthétique à l’Institut Catholique de Paris de 1987 à 2004. Retraitée émérite des Archives Husserl de Paris (CNRS), elle est membre de plusieurs associations et membre du comité éditorial des OEuvres Complètes de Simone Weil.