Malgré la guerre et les fléaux qui ne cessent de s’abattre sur le Yémen ces dernières
années, les hammams de Sanaa, anciens et nouveaux, ne désemplissent
pas. Les pratiques balnéaires gardent une vitalité qu’on ne retrouve plus guère
ailleurs. Elles continuent d’être portées par une conception humorale du corps
héritée de la médecine arabe.
On va au hammam pour apaiser l’âme autant que pour revivifier le corps. Une
visite au bain reste indispensable dans tous les rituels sociaux de passage qui
jalonnent les étapes de la vie. Aussi, les pratiques balnéaires y sont-elles revendiquées
comme un véritable « art de vivre » qui contribue à l’identité citadine.
Le hammam, c’est en outre des savoir-faire et des métiers, transmis de génération
en génération, parmi les ammami. Dans la société yéménite, ils restent
relégués au bas de l’échelle sociale car la pratique de leur métier les expose à la
souillure, jugée avilissante.
Cet ouvrage propose une approche à la fois visuelle à travers de multiples photos,
analytique par le fruit de longues enquêtes de terrain, et divertissante par les
dictons, contes et textes littéraires retranscrits dans des encadrés.