Dans le Beyrouth des années 1910-1920, deux hommes et deux femmes, ayant en commun des origines grecques et le métier d’écrivain-journaliste, voient leurs destins
se croiser autour du mouvement arabiste. Considéré aujourd’hui comme martyr de la Nation libanaise, Petro Paoli (1882-1916) est condamné en raison de ses écrits par le tribunal ottoman d’exception de Aley et exécuté le 6 mai 1916. Constantin Yanni (1885-1947) échappe au même sort et se rend au Hijaz où il prend part à la Grande révolte menée par le Chérif Hussein. Marie Ajami (1888-1965), fiancée tragique de Petro et Marie Yanni (1890-1975), sœur de Constantin, mènent un double-combat en faveur de la cause féministe et de l’indépendance nationale. Ce livre suit le cheminement de la quête d’un Quatuor qui entraîne l’auteur dans le dédale des identités multiples, entre mémoire et oubli. Le temps de la recherche rythme le récit.
Les carnets de bord tenus par Basma Zerouali tissent une trame dans laquelle viennent s’insérer compte-rendu historique, documents d’archives, photographies et entretiens réalisés lors d’enquêtes de terrain. L’actualité d’alors s’y dessine par petites touches, de la France au Liban en passant par la Grèce des années de « crise » ou le Damas du dernier été avant la guerre. Membre scientifique de l’École française d’Athènes, Basma Zerouali y dirige depuis 2012 le programme de recherche La Grèce et le monde arabe. Elle a collaboré durant plusieurs années aux recherches du Centre d’études d’Asie Mineure à Athènes et a enseigné à l’Université de Chypre. Elle est l’auteur de nombreux travaux portant sur le cosmopolitisme
et le métissage culturel en Méditerranée orientale.