Dans une première partie biographique on découvre Mary Kahîl, cette femme arabe chrétienne, issue d’une famille fortunée qui fut mise en contact dès sa jeunesse, non seulement avec l’aristocratie égyptienne mais aussi avec les milieux cultivés et religieux de son pays et de l’étranger. Cela ne l’empêche pas, bien au contraire, de rester proche des milieux pauvres et défavorisés. Correspondante privilégiée de Louis Massignon, elle s’est consacrée tout entière à son pays et à son peuple. Elle a mis son intelligence, sa foi, son enthousiasme et son dynamisme au service des plus pauvres et des femmes égyptiennes, ses sœurs musulmanes et chrétiennes. Sa vie est un lumineux témoignage.
Dans une seconde partie l’auteur a voulu présenter le moteur spirituel de cette vie hors du commun : la Badaliya, « expatriement spirituel », « amour de compassion ». Déjà présent dans la croyance juive de la théorie des justes comme en mystique musulmane chez les Abdâl, nous retrouvons cette spiritualité dans le Juste souffrant d’Isaï qui sera développé chez Saint Paul. Dans l’impuissance à trouver une solution à tous nos problèmes, notre époque ne serait-elle pas celle de la Compassion ? et de l’Hospitalité ? Là où nous trouvons le sacré au centre du Mystère de nos destins !?
Jacques Keryell étudie l’arabe littéraire au CREA à Bikfaya, Liban. Diplômé du Centre International d’études Philosophiques et Théologiques de Toulouse, il complète sa formation par quatre ans d’islamologie avec Louis Gardet. Il prolonge de trois années ses études à l’Institut Français de Damas sur la céramique arabo-persanne. Membre de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts d’Angers, il a séjourné vingt ans au Maghreb
et au Machreq.