« Ce fut comme un océan. Un océan métaphysique. Où perdre ses repères. Lâcher la langue grecque et plonger en liberté. Et se perdre. Et se laisser dérouter, retourner, dans ses idées et dans ses schèmes. Dans ses certitudes. Et ses acquis immémoriaux. Ce fut comme un océan et non pas une terre parce que la peau des mots se ravivait soudain à ce contact. L’eau n’est pas l’air. Elle se fait sentir tout le temps que l’on est en elle. Elle instaure le contour et l’appartenance. Elle baigne. Et ce fut bien cela que fit cette métaphysique, venue de l’est d’Athènes, en son orient persan. Plonger la réflexion dans un bain de fraîcheur.
...Peut-être la pensée la plus prodigieuse rencontrée en ces eaux fût celle que l’homme est naturellement destiné à devenir ange. Ni surhomme, ni esprit, ni bête, ni néant. Non, ange. Ange au corps subtil et à la bienveillance. »
Claude Montserrat, agrégée de Philosophie et Docteur ès lettres, s’attache dans tout son questionnement à mettre en regard l’occident de la pensée, venu de Grèce, et son orient, venu de Perse. Sa recherche commencée dans Cette Lumière (Encre Marine 2000), continuée dans « Sois ! » (Geuthner 2016), se prolonge dans L’à peine ou la façon de l’ange sous la figure de l’ange comme advenir à soi-même.