Fondées en Algérie pendant la présence française, ces sociétés savantes sont encore dans l’ombre. Au terme d’une guerre violente et fratricide, l’histoire se porta sur les aberrations de la politique coloniale de la France. Les progrès réalisés au cours du siècle précédant l’indépendance restent en grande partie ignorés. En parallèle du patrimoine matériel français, l’Algérie reçut un legs intellectuel considérable. Devenue département français au lendemain de la conquête, la Régence d’Alger et ses territoires du sud étaient peu connus. Civils et militaires entreprirent alors d’en étudier la géographie, l'histoire, d’en améliorer l’état sanitaire et d’en structurer l’agriculture. Des sociétés savantes furent ainsi fondées dès 1845. Identiques à celles de la métropole, leur action s’étendait cependant sur de plus grands espaces. Dans l’urgence de mettre fin à l’état de misère du pays, elles avaient pour tâches d’administrer, éduquer, soigner, fonder une économie moderne.
Cet ouvrage décrit l’histoire de ces sociétés, l’aventure de ces savants de tous bords, civils, militaires ou religieux, épris de leur science et de la beauté de l’Algérie. Leurs travaux conduisirent à des découvertes importantes dans tous les domaines, y compris celui des arts.
Jean-Yves Bertrand Cadi, docteur en droit, magistrat, a vécu une vingtaine d’années en Algérie. Chargé d’enseignement à l’École nationale de la magistrature, il a effectué plusieurs missions de formation dans le monde arabe. Il est l’auteur de deux ouvrages concernant des personnalités musulmanes.