« Cela se passa chez lui. Il était au salon. Moi, à la cuisine. J’avalai la pilule puis criai presque :
‘Ça y est, je l’ai prise !’
Il me répondit par un autre cri. Un cri de souffrance. Sans mot. Sans parole. Juste un cri. S’est-elle mis à saigner le soir-même ? Ou était-ce le lendemain ? Elle se revoit assise sur une chaise devant la télévision, toujours chez lui. C’est à partir de là qu’elle a eu des années durant une sorte de toc. Comme une légère plainte s’échappant de ses lèvres. Peut-être un soupir éternel de l’enfant en-allé. »
Sur fond de guerre et d’exil, ce livre parle de violence mais aussi de lumière, d’éblouissement. Il raconte sans juger. Il emmène sur le sentier de l’espérance et de la rédemption. Sur celui de la guérison et de la renaissance.
Née en Égypte en 1959, Yasmine Khlat a entamé au Liban une carrière dans le cinéma réalisant notamment un documentaire de création, avant de se consacrer à l’écriture. En 86, elle s’installe à Paris et publie trois romans aux Éditions du Seuil dont Le Désespoir est un péché, prix des Cinq continents de la francophonie en 2001. Suivent ensuite trois autres romans aux Éditions Elyzad.