Le Centenaire de la Grande Guerre est l’occasion, pour le Liban, de faire un retour sur un chapitre douloureux mais fondateur de son histoire moderne. Ce pays a gardé, gravé dans sa mémoire et dans sa chair, le traumatisme de la Grande Famine qui a décimé près du tiers de la population du Mont-Liban (1915-18). Toute la région était alors sous domination ottomane. Des nationalistes libanais et syriens ont subi la répression militaire, nombre d’entre eux ont été condamnés à mort et exécutés.
L’État du Grand-Liban, proclamé le 1er septembre 1920 à la Résidence des Pins par le général Gouraud, est né des convulsions de la Grande Guerre ; les souffrances endurées sont restées largement ignorées. Cent ans plus tard, les États du Moyen-Orient issus du démembrement de l’Empire ottoman sur la base des accords Sykes-Picot (1916) sont en proie à des déchirements qui menacent leurs structures sociales, géographiques et constitutionnelles. La région est-elle entrée dans l’ère post Sykes-Picot ?
Cet ouvrage collectif répond au besoin d’un travail de mémoire jamais mené à ce jour et à la nécessité d’une prospective politique basée sur une analyse historique étayée.