…« Bien au dessus de la source, une montagne stérile et décharnée, le Makmel, dressant sa tête toute blanche en hiver, pâle en été, à plus de trois mille mètres dans le ciel. Au milieu s’élève une touffe de verdure. Ce sont, disséminés sur une dizaine de monticules, les groupes des cèdres… Ces “grands vieillards à toge verte, silencieuses vigies du passé et tranquilles spectateurs des montagnes et du cielˮ ».
Le père Raphaël, citant Goudard puis Saint Grégoire de Nysse, écrit : Il y a deux Liban ; le Liban réprouvé qui n’est que malice mais aussi le Liban élu auquel est comparée la beauté de l’Épouse. Planté dans le théâtre historique qui s’étend de l’antique Phénicie aux balbutiements de la Nation indépendante, le Cèdre est le personnage principal de cette synthèse érudite, rencontre de la poésie et de l’histoire. Composée à la façon d’un hymne au cèdre - cet arbre symbole du Liban pérenne, essence des temples et des navires célébrée dans les Écritures - l’œuvre du Père Raphaël nous transporte, sous une plume sensible et éclairée, à travers les civilisations…
Le père Pierre Raphael né en 1883 dans le Kesrouan est mort en 1961. Ordonné prêtre à Beyrouth à l’âge de 24 ans, il consacra sa vie tant aux recherches historiques qu’à la direction spirituelle. Profondément attaché au Liban, il dédia cet ouvrage aux principaux artisans de la renaissance de l’identité libanaise : Mgr Hayek et le Général Gouraud.