Les textes réunis dans ce recueil paraissent ensemble pour la première fois. Par leur réunion, ils visent à construire, au-delà des résultats établis lors de l'examen de chaque cas particulier, une vision unificatrice de l'espace, de l'architecture et du sens.
Au centre des questions posées se trouve l'espace humain. Dans le monde sensible l'architecte s'occupe d'un espace à trois dimmensions, cadre de l'action humaine pour laquelle il dessine un environnement à bâtir. Les murs, ossatures, couvertures et ouvertures n'ont d'intérêt que pour donner forme à l'espace immatériel qui les traverse et les accueille à la fois. C'est de cet espace invisible que l'homme a besoin pour développer son action, et c'est cet objet immatériel qu'il faut qualifier lorsqu'on fait acte d'architecture.
Les questions abordées dans ce recueil sont celles de notre rapport à l'espace, rapport conçu comme dominé par la dimension du sens. Non pas un sens individuel et idiosyncrasique, mais un sens culturellement déterminé, inscrit dans un cadre historique et géographique.
L'architecture antiquisante de Palladio, le pavillon de la cérémonie du thé au Japon, les jardins de l'ailleurs, l'espace du séminaire de recherche, la privatisation de l'espace au couvent de La Tourette (Le Corbusier), le sanctuaire polythéiste de Bel à Tadmor-Palmyre, le pélerinage ou Hajj à Makkat, le bonhomme d'Ampère... figurent parmi les espaces abordés en ces essais. Par leurs oppositions, ils contribuent à la mise en place d'un cadre unique d'interprétation du sens dans les espaces de l'intéraction et de la représentation.
Né à Beyrouth en 1944, Manar HAMMAD suivit des études de mathématiques, d'architecture et de sémiotique, s'engageant rapidement dans la voie de la recherche et de l'enseignement. Il est titulaire d'un diplôme d'architecte DPLG et d'un doctorat (Méthode d'analyse sémiotique des documents dessinés en architecture).