Situé à la jonction du plateau du Kurdistan et de la plaine de Mésopotamie, le sandjak de Mardin était, au début du XXe siècle, un foyer de chrétienté orientale de langue arménienne et syriaque.
En 1915, comme dans tout le vilayet de Diarbékir, les Arméniens furent assassinés et le processus criminel s’étendit aux autres communautés chrétiennes. Une documentation exceptionnelle - provenant en particulier du Vatican à l’occasion de la béatification de l’archevêque de Mardin, Monseigneur Maloyan - permet de connaître, avec un niveau de précision jusqu’alors jamais atteint, les circonstances de la destruction d’une communauté arménienne lors du génocide de 1915 et de faire le lien entre une histoire locale et des tragédies individuelles, d’après les récits de témoins et de survivants.
Ce livre franchit un nouveau palier dans la connaissance du génocide des Arméniens de l’Empire ottoman au cours de la Première Guerre mondiale. Il devrait mettre un terme à la controverse universitaire sur le caractère planifié des massacres et sur la validité des preuves fournies pour affirmer la réalité de ce génocide.
Yves Ternon est docteur en histoire (Paris-IV Sorbonne) et habilité à diriger des recherches en histoire (Montpellier III- Paul Valéry). Ses travaux portent sur les génocides du XXe siècle, et plus particulièrement sur le génocide des Arméniens. Sur ce sujet, ses ouvrages les plus récents sont : Les Arméniens. Histoire d’un génocide, 1996 ; Du négationnisme. Mémoire et tabou, 1999 ; Empire ottoman. Le déclin, la chute, l’effacement, 2005.