Auteur : LECHANI Mohand Saïd
Formé aux études berbères par des spécialistes de la dialectologie de renom tels Saïd Boulifa, Émile Laoust et André Basset, compagnon de recherches de l’orientaliste André Picard puis aîné inspirant de Mouloud Mammeri, Mohand Saïd Lechani (1893-1985) est une figure de la première élite kabyle militante. Il a contribué dès le début du xxe siècle à l’éveil culturel et identitaire berbères. Il fut, à ce titre, un des maillons garants de la continuation de la fragile chaîne de la berbérologie algérienne en contexte colonial. C’est assez dire l’importance de ces textes, ici rassemblés, qui constituent une nouvelle voie d’entrée dans son œuvre plurielle, située à la confluence du monde éducatif, culturel et politique.
Outre les perspectives offertes par les matériaux réunis dans ce volume, ces écrits en fragments – dont certains passages ont valeur de testament culturel – brossent le portrait intellectuel d’un défenseur du patrimoine immatériel de Kabylie, longtemps confiné aux marges, dont les inquiétudes sur son avenir restent prégnantes en dépit de sa récente consécration constitutionnelle.
Méziane Lechani est médecin spécialiste et éditeur à Paris.
Kamal Naït-Zerrad est professeur de linguistique des universités et directeur de l’unité Lacnad (Langues et cultures du Nord de l’Afrique et diasporas). Il est l’auteur de nombreuses publications scientifiques sur la langue berbère.
Auteur : BRIQUEL CHATONNET F., DEBIÉ M.
Ce volume, qui inaugure une nouvelle collection publiée par la Société d’études syriaques, est un florilège d’articles offerts par des amis, collègues et étudiants à Alain Desreumaux à l’occasion de son départ à la retraite, pour le remercier de sa contribution, de son enthousiasme et de son engagement dans la défense et l’illustration des cultures syriaque et christo-palestinienne.
Les différentes contributions qui composent le volume sont regroupées selon six axes :
Constellations apocryphes
Ce que disent les manuscrits
... les pierres et les objets
Littérature et pratiques
Chrétiens et manichéens
Hier et aujourd’hui
Auteur : HAMIDOVIĆ David
Le jubilé comme unité chronologique et comme loi est bien connu dans les études bibliques. Les milieux juifs rabbiniques ne discuteront que l’application effective ou non de la loi jubilaire de Lévitique 25. Dans les manuscrits découverts près de la ruine de Qumrân, nombre de documents attestent un usage inédit du jubilé. La popularité de l’unité chronologique et de la loi jubilaire doit se comprendre comme le souhait d’un retour à l’état premier de la terre. Les « exilés » à Qumrân voulaient renouveler l’Alliance, retourner à l’instant idéalisé de la Création et aussi rentrer dans une terre promise exempte des souillures et des impiétés de leur temps, au tournant de notre ère. Un autre écrit en éthiopien, le Livre des Jubilés, est connu à Qumrân par des copies plus anciennes conservées en hébreu, langue originelle de l’œuvre. D’autres manuscrits qualifiés de « Pseudo-Jubilés » utilisent le Livre des Jubilés comme source principale mais sans en être des copies. Pour la première fois, nous regroupons cinq manuscrits selon cette définition et avançons l’hypothèse d’un commentaire, peut-être un pesher thématique du Livre des Jubilés préservé en cinq copies différentes (4Q217, 4Q225-4Q228) d’un même ouvrage en hébreu.
L’examen paléographique de ces cinq manuscrits, plus un document provenant de la forteresse de Massada, a été l’occasion de mettre au point une nouvelle méthode de dessin des fragments. Les passages les mieux préservés décrivent la scène du sacrifice d’Isaac, scène d’importance dans la construction doctrinale des trois religions monothéistes et des éléments biographiques du personnage d’Hénoch. La mise en perspective de l’évolution de cette tradition sur l’aqédah, le sacrifice d’Isaac, depuis les écrits vétéro-testamentaires jusqu’aux littératures targumiques et rabbiniques, permet de mieux comprendre la version qumrânienne et aussi la postérité littéraire de cette version dans les milieux juifs en pleine mutation et dans le milieux chrétiens primitifs. « Malgré leurs limites, les documents actuellement connus, méthodiquement étudiés, permettent déjà de saisir l’importance du jubilé à Qumrân ».
André Lemaire Docteur de l’Université de Paris IV-Sorbonne, David Hamidovic enseigne les manuscrits de la mer Morte, le judaïsme ancien et l’histoire antique d’Israël à l’Université Catholique de l’Ouest (UCO, Angers) et à l’école Normale Supérieure, Lettres & Sciences Humaines, Institut des Langues Anciennes (ENS, Lyon). Il est également membre de l’Équipe de Recherches “La Bible et ses Lectures” à l’Institut de Recherche Fondamentale et Appliquée (UCO, Angers) et au Centre Lenain de Tillemont (UMR CNRS 8167).