Auteur : HAMMAD Manar
Le présent recueil groupe onze articles publiés ces dernières années, complétant les collections antérieures parues dans Lire l’espace, comprendre l’architecture (2006) et dans Sémiotiser l’espace, décrypter architecture et archéologie (2015), pour assembler et mettre à la disposition des lecteurs quelques analyses qui, malgré leur dispersion dans divers supports académiques, poursuivent de manière raisonnée et cohérente un même but, celui de la mise au point des concepts et méthodes susceptibles de rendre compte des manifestations du sens dans le monde naturel, où l’architecture joue un rôle éminent. Le souci de porter la sémiotique en des domaines où elle n’avait pas été mise en œuvre éprouve la validité des prémisses. En étendant le domaine abordé, on élargit les espaces considérés et on multiplie le nombre des sujets du déplacement. On est amené en conséquence à considérer un espace physique plus complexe en relation avec un espace social plus touffu.
La question de l’élargissement du domaine d’étude peut être approchée avec la notion comparative d’échelle. Dans ce recueil, la notion d’échelle détermine l’ordre qui range les articles où dominent les questions de l’espace physique, alors que les questions de l’espace social dominent l’analyse de la Succession (article X) et la deuxième moitié de l’analyse de l’espace scandinave (article IX). C’est la grande échelle (celle d’une ville, d’une société, d’une ethnie…) qui impose l’introduction de quatre isotopies descriptives (religieux, militaire, économique, politique) nécessaires à l’analyse, alors qu’ils ne sont nullement utiles à l’échelle d’un édifice. Dépend aussi de l’échelle l’utilité de la notion d’acteur collectif, introduite par Greimas et Landowski en 1970 à propos de textes juridiques. Cette notion s’impose pour l’analyse des acteurs à l’échelle d’un territoire urbain (article VIII) ou d’un territoire régional (article IX).
Dans les articles réunis ici, nous avons opté pour une présentation qui privilégie l’objet d’analyse, en laissant au second plan les questions de méthode et le métalangage sémiotique, qui ont fait l’objet de critiques hors du milieu des sémioticiens. Cela répond au souci d’être lu hors du milieu « professionnel » : si nous voulons être compris par des architectes et des archéologues, il convient d’adopter un langage relativement ordinaire. Ce qui n’impose pas l’abandon des concepts qui régulent l’analyse : au contraire, nous avons tenu à en maintenir toute la cohérence et la rigueur, sans afficher le métalangage pour autant. Nous espérons avoir réalisé un tel équilibre. Il fallut formuler quelques propositions et en tester l’efficacité. Leur utilité se mesure à l’aune de l’intérêt des questions résolues et des résultats obtenus.
Sommaire
i Morphologie et interprétation en archéologie
ii Perspective archéosémiotique sur Palmyre
iii Sémiotique de l’irrigation à Tadmor-Palmyre
iv Sémiotique de la destruction à Tadmor-Palmyre
v Semantics of patrimonial destruction
vi Reconstruire les villes, notes de synthèse
vii Sémiotique et Urbanisme
viii Régimes anciens de la terre au Proche-Orient
ix Dirhams en Scandinavie, argent & rente foncière
x La Succession
xi L’espace du virus
Né à Beyrouth en 1944, Manar HAMMAD suivit des études de mathématiques, d’architecture et de sémiotique avant de s’engager dans la recherche et l’enseignement puis dans l’archéologie. Il a travaillé quatorze ans sur Palmyre, où il a dirigé une mission archéologique (2009-2010). Architecte DPLG et Docteur en sémiotique, il aborde l’architecture et la ville pour y chercher un sens qui s’articule sur la forme géométrique et sur les valeurs sous-tendant l’action des hommes. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de sémiotique de l’espace, où les questions de méthode sont explicitées en relation avec des cas concrets choisis en raison des caractères structurels qui les articulent.
Auteur : NEYESTANI Mohammadreza
Le waqf est l’une des institutions socioculturelles religieuses majeures du monde musulman, en vigueur dans les sociétés islamiques depuis les débuts de l’islam jusqu’à nos jours.
Résultat d’une recherche admirable à partir de sources de première main, l’auteur publie une analyse de la jurisprudence chiite imâmite duodécimaine relative à l’encadrement des fondations waqfs dans l’Iran safavide du xvie au xviiie siècle.
Il examine, tour à tour et de manière complémentaire, les waqfs royaux – créés par des hommes et des femmes – ainsi que ceux cités dans les hadiths de la tradition chiite duodécimaine (présentation, traduction et analyse) puis se concentre sur les positions des jurisconsultes les plus influents quant à la praxis et à la théorie du waqf puis termine sur les pratiques de waqf dans la société safavide. Cette approche tripartite s’appuie sur les fondements théoriques du waqf ainsi que ses pratiques en islam chiite duodécimain. Inédite et dans une double perspective historique et islamologique, cette étude constitue un premier jalon dans la compréhension de la spécificité du waqf chiite dans un cadre géo-historique précis mais qui façonne les bases d’une jurisprudence toujours d’actualité.
Mohammadreza Neyestani est chercheur en islamologie et docteur de l’université Aix-Marseille en histoire moderne du monde arabe et musulman avec pour spécialité l’Iran du xvie au xviiie siècle. Enseignant au département d’histoire de l’Université d’Ispahan. Il s'intéresse, dans une perspective interdisciplinaire, à l’histoire et à la jurisprudence chiites de la science islamique. Il est responsable de la base de données en Humanités Numériques du Groupe de Recherche International, au CNRS, « Fondation waqf en terre d'islam ». Il a participé à plusieurs séminaires et conférences internationales et a codirigé de 2014 à 2016 un séminaire sur ce sujet à l'EHESS (IISMM), Paris et a publié plusieurs articles.
Auteur : HAMMAD Manar
Ce livre a de quoi surprendre. Son objet, la monnaie — plus précisément les inscriptions figurant sur des dinars et des dirhams émis en Syrie peu avant l’an 700 — ne manquera pas de dérouter les lecteurs familiers des oeuvres de Manar Hammad, pionnier de la sémiotique de l’espace et sémioticien archéologue. Mais ils retrouveront son esprit de méthode, sa rigueur analytique, sa passion d’expliquer. Ce livre, construit comme un théorème, administre une démonstration de part en part impeccable. Les formules extraites du Coran qu’on lit sur ces pièces sont incomplètes.
Pourquoi ? La résolution sémiotique de cette énigme a la même élégance que la solution inventée il y a treize siècles par les califes de Damas face au dilemme théologico-économique (en forme de double bind) qui mettait en conflit statut religieux et fonction libératoire de la monnaie. Il s’agit de bout en bout de rendre raison d’une singularité présente sous nos yeux, exigence qui relève autant du postulat heuristique que du pari, puisque la satisfaire présuppose que toute chose a une raison d’être, et qu’à condition de savoir où et comment chercher, cette raison est accessible. Or, pour rendre compte de la monnaie épigraphique, il ne fallait pas moins que la reconstruction d’un monde (société, culture, économie, religion).
Du coup, la numismatique s’évade des cabinets de collectionneurs et nous transporte au coeur de la vie sociale d’un autre temps. Pratiquée de la sorte, honorant ses principes heuristiques originels, la sémiotique montre qu’elle sert à quelque chose !
Eric Landowski
Auteur : HAMMAD Manar
Le domaine politique dispute au domaine religieux la prééminence dans l’univers sémantique arabe. Si la question du croire domine l’un, celle du pouvoir domine l’autre… La résille de claustra choisie pour la couverture de ce recueil constitue une métaphore visuelle du travail entrepris ici. Les fragments ne s’y ajustent les uns aux autres qu’en raison d’un tracé régulateur qui les soutend, et s’étend à l’infini dans les deux dimensions du plan. Or l’univers sémantique de la langue est multidimensionnel, et sa résille demeure inconnue.
Manar Hammad
Le livre s’ouvre sur une analyse du terme « croire » et de la classe sémantique dont il relève. C’est dans le Coran, noyau théologique et juridique des institutions durant plus d’un millénaire, que l’auteur trouve le corpus linguistique à partir duquel il mène son enquête. Grâce aux instruments de la linguistique, et notamment les acquis de Greimas et de Courtès, il explore avec finesse et pertinence l’isotope « croire », dont il isole les invariants dans les institutions, tout au long de l’histoire de la civilisation islamique. Il ne s’agit pas d’une étude d’ethno-linguistique, ni de linguistique comparée, mais bien plutôt d’une archéo-linguistique à visée pour ainsi dire phénoménologique.
Roshdi Rashed
Ce livre est avant tout un éblouissant panorama sur la civilisation arabe et son histoire, du VIe au XVIe siècle, vue par un sémioticien dont le regard acéré et la puissance de synthèse s’allient avec la méticulosité du philologue et l’érudition de l’historien. Et c’est en même temps la réflexion d’un esprit directement partie prenante, par la langue et toute sa culture, à l’univers de pensée qu’il décrit à la fois de l’intérieur et avec le recul que lui apporte (ou lui impose) le recours à cette langue autre — ce « méta-langage » — qu’est pour lui le français. On retrouve là un peu la même posture que celle de son maître, Greimas, reconstruisant, lui aussi dans une langue d’adoption, les arcanes de sa propre culture et de sa langue maternelle à travers une étude non moins approfondie des mythologies lithuaniennes. La lumière que l’un et l’autre de ces sémioticiens en terre d’exil projettent sur le passé de leur terre d’origine nous aide à découvrir ou à mieux comprendre leurs sociétés respectives, l’une et l’autre si proches et pourtant, en général, si mal connues et, aujourd’hui, bien souvent, si scandaleusement diffamées…
Cette exploration, l’auteur la conduit d’une manière qui, méthodologiquement, tranche par rapport aux procédures habituelles. Si l’analyse conceptuelle qu’il entreprend à partir des lexèmes et de leurs dérivations évoque à l’évidence la démarche de Benveniste, d’ailleurs constamment cité (celui du Vocabulaire des institutions indo-européennes, ouvrage dont la dimension comparative est reprise ici à travers la confrontation entre deux langues principales, arabe et français, et plusieurs autres à titre accessoire), elle s’inspire non moins directement de la méthode greimassienne d’analyse sémique. Vient s’y ajouter une dimension dynamique essentielle grâce à l’attention constamment portée à la syntaxe interactantielle qui se cache « sous les mots » et fait de chacun d’eux, comme disait Greimas, le support d’un « petit spectacle ».
Eric Landowski
Auteur : HAMMAD Manar , FABBRI Paolo
А Palmyre, le sanctuaire de Bel n’est plus. Nous ne pourrons plus jouir des jeux de la lumière sur sa belle pierre patinée, ni admirer la qualité de la taille ou la précision des assemblages. Il ne reste que nos souvenirs, si nous avons eu la chance de passer un moment а Palmyre, ou les images des mémoires externes. Ce livre réunit plus de cent cinquante photographies d’un lieu qui accueillit, huit siècles durant, le culte musulman après les cultes chrétien et païen. Des cartes et des dessins d’architecture servent de référence а ces photographies qui conservent une part de l’information relative а la forme des lieux. L’analyse de la morphologie et des rites tente de reconstituer le sens que pouvait avoir cet édifice pour ceux qui l’ont conçu, construit et transformé dans une ville implantée aux marges de la steppe. En espérant que cette réunion de l’Expression et du Contenu restitue une part du Sens des lieux et de l’architecture. Manar Hammad. Né à Beyrouth en 1944, Manar HAMMAD suivit des études de mathématiques, d’architecture et de sémiotique, avant de s’engager dans la recherche et l’enseignement puis dans l’archéologie. Architecte DPLG et Docteur en sémiotique, il aborde l’architecture et la ville pour y chercher un sens qui s’articule sur la forme géométrique et sur les valeurs sous-tendant l’action des hommes. Il a travaillé quatorze ans sur Palmyre, où il a dirigé une mission archéologique (2009-2010) visant à retrouver l’amphithéâtre dont il a repéré les traces sur des photographies aériennes de 1930. Il est l’auteur de PALMYRE, transformations urbaines, publié chez Geuthner. In tempo di guerra la Storia non fa troppe storie e lascia molte scorie. Il Califfato pan-islamico salafita e jihdaista ha investito Palmira ed ha lasciato un segno rovinoso sui monumenti della cittа, tra i meglio preservati, con Efeso e Pompei, dell’antichitа greco-romana. Le immagini ricorsive di distruzioni urbane e di esecuzioni capitali hanno invaso la mediasfera e si sono aggiunte all’agenda dei nostri spaventi. Dissipato il fumo delle esplosioni che hanno parzialmente distrutto i templi di Baalshamin e quello di Bel, non si è dissolta la caligine di una guerra politica e confessionale la cui prima vittima è la veritа. Nonostante l’overdose spettacolare di crolli e di truculente uccisioni, non è facile orientarsi nei cantieri del senso tra omissioni politiche ed eufemismi religiosamente corretti. Con gli occhi velati dal lutto culturale (un “crimine intollerabile contro la civiltà”, I. Bokova, Unesco) è arduo vagliare le affermazioni dogmatiche, le intimidazioni tattiche, le citazioni e le provocazioni. Paolo Fabbri.
Auteur : HAMMAD Manar
Les huit articles du présent recueil s’inscrivent à la suite de ceux qui forment le volume Lire l’espace, comprendre l’architecture publié en 2006. À l’instar de son prédécesseur, l’ouvrage actuel est organisé selon une démarche persuasive et didactique : les concepts y sont introduits et développés de manière progressive, tant pour assurer la clarté de l’exposé que pour en faciliter l’utilisation dans l’enseignement.
Une attention particulière a été accordée aux perspectives épistémiques adoptées, à la méthode et aux concepts descriptifs mis en œuvre. Afin d’éviter les errements potentiels de constructions théoriques hypothétiques, chaque étude s’appuie sur un corpus spatial précis. Avec la variété des données considérées, nous avons étendu le champ d’application. À chaque fois, les analyses ont été déployées sur les trois niveaux nécessaires au travail scientifique : la description de l’objet, la méthode régulant la description, et la discussion épistémologique régissant le niveau méthodologique.
En intitulant ce recueil Sémiotiser l’espace, nous avons voulu attirer l’attention sur le processus dynamique de construction du sens par l’analyste : le contenu qu’il identifie dépend de sa compétence analytique, et la complexité de ce qu’il trouve est fonction des outils qu’il met en œuvre. Simultanément, nous attirons l’attention sur le caractère novateur de la démarche qui est ici récapitulée: en quarante ans de travail, nous avons mis en place une approche, des méthodes et des concepts efficaces, susceptibles d’être utilisés par d’autres analystes sur d’autres espaces, pour expliciter le sens qui y est inscrit.
Il y a deux types de démarches et de pratiques, deux manières de faire, deux styles sémiotiques : le classique et le baroque, le sérieux et le rêveur.... À l’intérieur de la petite république des sémioticiens, Manar Hammad l’intransigeant est pour nous l’incarnation même de la Vertu, celle des Romains, entendue comme disposition constante à tenir son cap envers et contre tout. Pour lui, « sémiotiser », c’est mettre de l’ordre, mettre en ordre ce qui a priori échappe à l’entendement, en postulant qu’il n’est rien qui ne réponde à quelque nécessité. Il y a là de toute évidence un très fort engagement d’ordre éthique autant que cognitif. Face à toute chose, infatigablement en quête des régularités qui doivent en commander le sens, et fasciné par la beauté des constructions – théoriques aussi bien que spatiales – qui tiennent debout toutes seules dans leur objectité, notre auteur est bel et bien un fou de raison ! Il faut absolument le lire. (Eric Landowski)
Né à Beyrouth en 1944, Manar HAMMAD suivit des études de mathématiques, d’architecture et de sémiotique, s’engageant rapidement dans la voie de la recherche et de l’enseignement. Après un diplôme d’architecte DPLG et une thèse de doctorat (Méthode d’analyse sémiotique des documents dessinés en architecture), il met en place une nouvelle approche sémiotique de l’espace architectural, épistémologiquement déterminée par un point de vue anthropolgique, méthodologiquement caractérisée par le recours aux structures narratives et par la mise en évidence des rapports modaux conditionnant l’utilisation de l’espace.
Auteur : HAMMAD Manar
Cet ouvrage pourrait, à juste titre, passer d'abord pour ce qu'on appelle en librairie un 'beau livre'. Foisonnant de prises de vue superbes dues à l'auteur lui-même, il montre admirablement son objet, Palmyre.
Pourtant, aucune de ces images n'est gratuite. Chacune constitue en réalité un document qui, à ce titre, se trouve accompagné d'un commentaire circonstancié, en forme de légende. Nous est ainsi offerte une masse considérable d'informations ponctuelles relatives à ce qui reste de cette ville, à ce qu'elle a pu être jadis, à la façon dont les éléments qui la composent se sont transformés au cours des siècles.
Beau livre, livre d'archéologie, il s'agit également d'une réflexion méthodique qui débouche, non pas de manière spéculative mais sur la base d'une démarche analytique des plus rigoureuses, sur une vision enrichie de nos modes d'appréhension de l'espace vécu.
Né en 1944, Manar Hammad est architecte, archéologue et sémioticien. Dans ce travail sur l'évolution de Palmyre, il retrace les transformations historiques des formes de la ville. C'est par ce double positionnement, dans l'espace et dans le temps, mis en relation avec les activités attestées par l'archéologie et par les textes, qu'il invite à retrouver le sens de l'évolution de cette ville dont la qualité première est d'avoir produit une architecture monumentale dans un environnement âpre et aride. Au rythme soutenu des transformations aux époques hellénistique et romaine succède un ralentissement à partir de la fin de l'époque omeyyade. La vigoureuse reprise de l'époque moderne reste hors du domaine de l'étude.
Auteur : HAMMAD Manar
Les textes réunis dans ce recueil paraissent ensemble pour la première fois. Par leur réunion, ils visent à construire, au-delà des résultats établis lors de l'examen de chaque cas particulier, une vision unificatrice de l'espace, de l'architecture et du sens.
Au centre des questions posées se trouve l'espace humain. Dans le monde sensible l'architecte s'occupe d'un espace à trois dimmensions, cadre de l'action humaine pour laquelle il dessine un environnement à bâtir. Les murs, ossatures, couvertures et ouvertures n'ont d'intérêt que pour donner forme à l'espace immatériel qui les traverse et les accueille à la fois. C'est de cet espace invisible que l'homme a besoin pour développer son action, et c'est cet objet immatériel qu'il faut qualifier lorsqu'on fait acte d'architecture.
Les questions abordées dans ce recueil sont celles de notre rapport à l'espace, rapport conçu comme dominé par la dimension du sens. Non pas un sens individuel et idiosyncrasique, mais un sens culturellement déterminé, inscrit dans un cadre historique et géographique.
L'architecture antiquisante de Palladio, le pavillon de la cérémonie du thé au Japon, les jardins de l'ailleurs, l'espace du séminaire de recherche, la privatisation de l'espace au couvent de La Tourette (Le Corbusier), le sanctuaire polythéiste de Bel à Tadmor-Palmyre, le pélerinage ou Hajj à Makkat, le bonhomme d'Ampère... figurent parmi les espaces abordés en ces essais. Par leurs oppositions, ils contribuent à la mise en place d'un cadre unique d'interprétation du sens dans les espaces de l'intéraction et de la représentation.
Né à Beyrouth en 1944, Manar HAMMAD suivit des études de mathématiques, d'architecture et de sémiotique, s'engageant rapidement dans la voie de la recherche et de l'enseignement. Il est titulaire d'un diplôme d'architecte DPLG et d'un doctorat (Méthode d'analyse sémiotique des documents dessinés en architecture).
Auteur : HAMMAD Manar
En se plaçant dans la filiation de la revue Kêmi (née en 1928), mais en élargissant son propos à l'ensemble de l'Orient Ancient, la revue de Kêmi à Birīt Nāri propose des contributions qui étudient les grandes civilisations de l'Orient Ancient, replacées dans un contexte spatial et temporel plus large, afin de mettre en évidence les événements précurseurs, les interactions et les différents développement qui ont pu en naître.
Sommaire du volume :
Auteur : HAMMAD Manar
Auteur : MOKRI Mohammad
Cet ouvrage expose l’espace iranien tel qu’il apparaît dans la mythologie ancienne et tel qu’il fut géré dans l’histoire. Il s’attarde en particulier sur les efforts diplomatiques et militaires fournis par les gouvernements des premiers rois Qâdjâr pour se défendre contre la politique coloniale menée dans les provinces du nord de l’Iran.
De par l’instabilité de ses frontières, en particulier, celles du nord, le territoire iranien, tel que le dernier tracé des lignes étatiques le délimite aujourd’hui, ne coïncide plus avec l’étendue ni de la Perse ni du rayonnement de la culture persane. Les éléments d’histoire commune entre les pays qui s’échelonnent à présent du Caucase jusqu’à l’Asie Centrale et aux Indes, ne cessent de rappeler les liens historiques qui existent entre ces populations. La mythologie iranienne, qui s’est nourrie, assurément, des faits chronologiques de l’Iran ancien, est un matériau précieux pour rendre compte des limites territoriales que la mémoire collective a traditionnellement dessinées pour l’Iran.
Or, le mythe et l’histoire n’ont cessé de se refléter l’un l’autre, de sorte que l’étendue de ce pays telle que le perçoit la tradition coïncide, grosso modo, avec les frontières de l’Iran achéménide, ainsi que l’attestent l’Avesta et les inscriptions rupestres. Avec l’arrivée de l’Islam, les frontières du nord de l’Iran ont tendu à délimiter, dans un même temps, les pointes extrêmes des pays musulmans. Ainsi, à l’ouest de la mer Caspienne, dans le Dâghestân, la forteresse de Darband qui avait été réaménagée par le roi sassanide Chosroès I (531-579), fut perçue comme la porte de l’Iran et de l’Islam jusqu’aux XVIIIe-XIXe siècles. À l’est de la mer Caspienne, ce furent la vallée du Farghana et son chef-lieu, Akhsakat, qui représentèrent les frontières les plus lointaines des provinces iraniennes et musulmanes. Les invasions mongoles, puis les appétits coloniaux de l’Empire britannique et de la Russie tzariste furent cause du morcellement de l’Iran en plusieurs petits États qui poursuivent leur chemin pour se constituer comme Nations, mais pour lesquels la culture persano-musulmane demeure un élément constant de leur identité et de leur patrimoine. Les tentatives de rapprochement entre Fath-Ali-Chah, le deuxième roi de la dynastie des Qâdjâr, et Napoléon ne purent empêcher l’avancée des Tzars russes dans les provinces de l’Asie Centrale et du Caucase.
Mohammad Mokri fut directeur de recherche honoraire au CNRS, homme de lettres, historien, linguiste, ethnologue, Mohammad Mokri fut l’un des collaborateurs du Docteur Mossadeq. Il exerça plusieurs fonctions, dont celles de Directeur de l’Éducation des tribus et des nomades de l’Iran et de Directeur Général au Ministère de l’Éducation Nationale. Il participa également à la nationalisation du pétrole iranien, mais il dut s’exiler en France, à la suite du coup d’état de 1953. Lors de la révolution de 1979, il fut nommé Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de l’Iran en ex-URSS (Moscou) et en Mongolie (Oulan-Bator). Il géra plusieurs dossiers relatifs aux relations irano-russes, dont celui d’un partage équitable des eaux de la mer Caspienne. Mais après s’être opposé au régime monarchique iranien, il dut manifester son désaccord avec la tournure prise par la révolution et le nouveau pouvoir en place. On le nomma Conseiller International au sein du Ministère du Pétrole, tout en cherchant à le mettre en difficulté... Il revint en France en 1988. Il est l’auteur de plus d’une centaine d’études et d’ouvrages scientifiques.
Auteur : BAFAQIH Muhammad Abd el-qader