Auteur : SALEH KAYALI Zeina
Figures musicales du Liban est une collection dont le but est de faire connaître le patrimoine musical libanais des 20e et 21e siècles. Toute personne ayant contribué par son travail ou sa passion à apporter une pierre à l’édifice encore fragile des musiques savantes libanaises peut y trouver sa place. Aux couleurs de l’âme libanaise, tantôt d’Orient ou d’Occident, pont entre les cultures, le patrimoine musical libanais trouve ici un écrin qui lui donne, auprès des Libanais ainsi que des mélomanes en général, la visibilité qu’il mérite.
Enfin un ouvrage consacré aux femmes dans la musique au Liban ! Qu’elles soient compositrices, interprètes ou militantes musicales, comme Myrna Boustani à qui le dernier chapitre est consacré, les femmes jouent un rôle essentiel dans la vie musicale libanaise et portent haut les couleurs de leur pays aux quatre coins du monde, bien qu’elles soient encore sous-représentées dans les programmations. Il était tout de même temps de leur consacrer un opus au sein de la collection Figures musicales du Liban. Un volume pour toutes les femmes ? Oui, mais ce n’est qu’un début. Bientôt d’autres ouvrages suivront et raconteront les parcours de ces battantes, qui ont souvent dû lutter contre une société archaïque et patriarcale afin de pouvoir s’affirmer.
Zeina Saleh Kayali s’attache depuis près de vingt ans à valoriser la musique savante libanaise, les compositeurs ainsi que les interprètes du pays du cèdre. Elle est la fondatrice et la directrice de la collection Figures musicales du Liban, la cofondatrice du Centre du Patrimoine musical libanais, ainsi que du festival Les Musicales du Liban et de la résidence musicale Beit Tabaris consacrée à la jeunesse musicienne libanaise. Elle est également conférencière et chroniqueuse musicale pour l’Orient-le Jour et l’Agenda culturel.
Auteur :
Traduction de l’arabe par Maurice Saliba
Peu de Français connaissent aujourd’hui ce nom qui, à l’époque, a pourtant été régulièrement cité dans la presse européenne. Originaire d’une riche famille musulmane de Minya, Hoda Charaoui est sans doute « la pionnière du mouvement de libération de la femme dans tout le monde musulman » (Nawal El Saadawi). Elle fonda le mouvement féministe égyptien. Cette Égyptienne polyglotte, née en 1879 et décédée en 1947, mariée à treize ans, joua un rôle très actif pour l'émancipation de la femme arabe musulmane. Elle créa, dès 1919, la Société de la femme nouvelle, puis quelques années plus tard, l’Union féministe égyptienne. Témoin oculaire d’évènements politiques cruciaux et engagée politiquement, notamment au sein du parti nationaliste, Al-Wafd « La Délégation » aux côtés de son mari, elle milita contre le colonialisme des grandes puissances, le patriarcat autochtone mais aussi contre la corruption. Elle lutta pour l’égalité homme-femme. Elle ouvrit des salons littéraires et des clubs culturels dédiés aux femmes. En 1925, elle créa le mensuel francophone L’Égyptienne, revue de sociologie et de culture pour la défense du féminisme, du panarabisme et de la Palestine. Son parcours exemplaire s’illustra par une action qui fit date : c’est la première qui, en public, arracha son niqab turc au cours d’une festivité publique. Aux dires de Alaa al-Aswany « la libération de la nation égyptienne était inséparable de la libération de la femme ».
Vingt-sept revues féministes ont vu le jour entre 1892 et 1957. Hoda Charaoui, comme Hind Naufal, May Ziadé, Dorriya Chafiq ou encore Out El Kouloub, esquissèrent, par leurs écrits et leurs actions, les contours d’une prise de conscience d’une identité féminine également illustrée par Mary Kahîl, Céza Nabarawi ou encore Badawiya Moussa.
Auteur : KANTARI Nadia
En islam, ni le Coran ni la Sunna n’obligent les femmes musulmanes à se couvrir les cheveux. Pourtant, la tendance normative et la pression sociale patriarcale vont dans le sens de l’obligation. La « protection » de la femme par le « voilement » devient alors incontournable. Exégètes et autres tenants des écoles juridiques divergent sur ses modalités. Une confusion apparaît quant à la notion coranique de ‘awra, partie intime du corps. Elle devient, par extension, le corps tout entier ou presque de la femme, et son « voilement » garant de l’honneur des hommes, ‘irḍ.
Cet ouvrage porte sur l’examen linguistique, textuel puis anthropologique des vêtures, niqâb, burqu‘ et autres, dans leurs propres contextes socio-historiques. Différentes manières de paraître des femmes arabo-musulmanes, voilées ou non, ont existé avant, pendant et après l’avènement de l’islam.
Libre à la femme de porter ou non le voile, en connaissance de cause, et non sous les pressions sociale, politique ou patriarcale !
Nadia Kantari, franco-libanaise, est née à Beyrouth, au Liban. Elle est titulaire d’un B. A. en économie et d’un M. A. en philosophie de l’Université Américaine de Beyrouth, puis d’un doctorat en anthropologie de l’Université Paris 8. Pendant dix-sept ans, elle travaille comme traductrice-interprète à l’Ambassade de France auprès des Émirats Arabes Unis. Elle est chercheuse, rattachée au Centre d’histoire des sociétés Médiévales et Modernes (MéMo) - Axe mondes islamiques, des Universités Paris 8 et Paris Nanterre.
Auteur : BAYAZIDI Mahmoud
Les Kurdes occupent une région stratégique, depuis toujours à la croisée des empires et objet de convoitise. Héritiers d’une riche tradition culturelle, ils n’ont pas hésité à prendre les armes à maintes reprises pour défendre leur territoire, leur mode de vie et leurs valeurs. Aujourd’hui, ils apparaissent plus que jamais comme des acteurs incontournables de la stabilité régionale.
Le présent ouvrage constitue un témoignage historique de pre- mier ordre décrivant dans une langue simple l’organisation sociale et les traditions du peuple kurde : structure de la famille et des villages, rôle des femmes, code de conduite — notamment à la guerre —, déroulement des grandes fêtes et cérémonies, ou encore questions relatives à la religion, aux croyances et à la divination. Il présente les valeurs traditionnelles si chères aux Kurdes et permet de comprendre les fondements historiques de leur pugnacité si souvent admirée — ou crainte — par les peuples voisins.
Traduit du kurde (kurmandji) par Joyce Blau et Sandrine Alexie, ce texte du mollâ kurde Mahmoud Bayazidi (1797-1859) constitue le premier document profane en prose jamais écrit dans cette langue, ainsi que l’un des rares témoignages de l’intérieur sur le mode de vie des Kurdes, détaillant aussi bien les aspects jugés favorablement par l’auteur que ceux qu’il réprouve.
Joyce Blau est professeur émérite de l’Institut national des langues et civilisations orientales à Paris, où elle a dirigé la chaire de kurde pendant trente ans. Membre de l’équipe de recherche de l’Institut kurde de Paris, elle est l’auteur de nombreux ouvrages et travaux sur la langue, la littérature et la civilisation des Kurdes.
Sandrine Alexie est écrivain et traductrice. Auteur de romans sur le Kurdistan mythique, médiéval ou contemporain, elle a également traduit Mem et Zîn dA’ hmedê Khanî, chef-d’œuvre de la littérature classique kurde.
Auteur : EL-YAFI Abdallah
L’islam est une évolution des mœurs et des mentalités et Mahomet est un réformateur des coutumes de la période préislamique. L’amélioration du sort de la femme, les réformes pour son émancipation et l’acquisition des droits dictées par le souci de respect et de dignité à son égard sont un axe majeur de la nouvelle religion. Écrit au début du siècle dernier, en 1925, cet ouvrage par une analyse audacieuse et bien argumentée, avance que l’islam a mis la femme et l’homme sur un même pied d’égalité dans les deux domaines civil et religieux. S’il fait preuve d’objectivité en reconnaissant que la femme souffre de certaines règles juridiques qui lui sont défavorables, l’auteur met en cause, avec courage, les doctrines rétrogrades de certains jurisconsultes musulmans. Des siècles durant, certains d’entre eux ont dénaturé, modifié, transformé, atrophié le hadīth selon leur propre interprétation. Ceci en particulier dans les domaines du voile, de la claustration, de la polygamie et de la répudiation. Pour Abdallah el-Yafi, la législation mahométane a consacré l’égalité des deux sexes dans le domaine de l’intelligence et de la raison. Devant l’inégalité des droits entre homme et femme, en termes de succession et de témoignage, il sait nous convaincre, par la subtilité de son raisonnement, de la justesse des préceptes de l’islam.
Premier musulman libanais, docteur en droit de la Sorbonne, Abdallah El Yafi (1901-1986) a été sensible aux libertés et à la démocratie françaises. C’était un nationaliste arabe œuvrant pour l’indépendance de son pays. Pressenti par le président de la République Émile Eddé pour son instruction et sa culture, ce dernier le charge
de former le gouvernement en 1938. Il occupera ce poste par onze fois. Dès 1943, il combat le confessionnalisme politique appliqué au Liban dans la distribution des portefeuilles. Dans sa lutte pour les droits de la femme, il a fait partie d’un groupe d’intellectuels et de juristes qui ont octroyé à la femme, en 1953, le droit de voter et d’être éligible au Parlement.
Auteur : JUMEL Chantal
Juste avant le lever du soleil, sur les chemins de terre d’un village tamoul ou sur les trottoirs d’une cité soigneusement balayés, des mains anonymes créent du bout des doigts des peintures éphémères appelées kôlam. Cette gestuelle renouvelée quotidiennement est l’œuvre des femmes de toutes communautés et croyances confondues. Elles puisent leur inspiration dans la mémoire ancestrale et dans l’observation du quotidien qu’elles réinterprètent dans une savante stylisation du geste pictural. Les images poudrées tiennent à la fois de la calligraphie, des diagrammes géométriques et de l’ouvrage finement brodé.
Le patrimoine de tradition orale est et demeure fragile, et je forme le vœu que ces pages contribuent à enrichir les savoir-faire, les techniques et les patrimoines graphiques de l’humanité.
Une invitation qui s’offre comme une expérience sensuelle, culturelle, esthétique et philosophique du Tamil-Nadu et de l’Inde.
Diplômée de l’École Pratique des Hautes Études, Sorbonne, Chantal Jumel consacre ses recherches aux arts traditionnels du Kérala et aux traditions picturales de l’Inde. Auteure et réalisatrice d’un film (« Kalam Eluttu Pattu », « Peindre et chanter le kalam ») produit avec le CNRS, elle donne des conférences-démonstrations et anime des ateliers.
Auteur : Collectif, BINGGELI André
Cette série est destinée à regrouper des études thématiques faisant le point sur différents aspects de l’histoire ou de la culture syriaques, celles des communautés chrétiennes dont la langue de culture est le syriaque (maronites, syriaques catholiques et orthodoxes, assyro-chaldéens, communautés du Proche Orient et de l’Inde…).
Lorsqu’on pense aux saints syriaques, ce sont d’abord les noms célèbres de Syméon Stylite, Éphrem le Syrien, Jacques l’Intercis ou Fébronie de Nisibe et les récits exemplaires de leurs hauts-faits qui viennent à l’esprit. Mais derrière ces saints syriaques qui ont acquis une notoriété internationale, les noms se comptent par centaines, et le champ couvert est si vaste qu’il n’a rien à envier au domaine grec ou latin. Comme dans les autres sociétés chrétiennes du pourtour méditerranéen, le culte des saints est dès l’origine constitutif de la culture syriaque. Trop longtemps négligée et victime des préjugés concernant un genre considéré comme mineur et partial, la littérature hagiographique, loin de se limiter au domaine strictement religieux, se révèle au contraire une source de premier plan pour qui souhaite appréhender l’histoire sociale et culturelle des chrétientés d’Orient dans la durée, mais aussi leurs rapports aux pouvoirs en place qui se sont succédé en Orient depuis Rome jusqu’aux Ottomans. Qu’elle concerne les martyrs chrétiens de l’Empire perse ou ceux de l’islam, cette littérature apparaît en effet comme un des lieux privilégiés de la construction et de l’affirmation identitaire des communautés syriaques.
Cet ouvrage collectif donne à voir la variété et la richesse de cette production hagiographique encore connue des seuls spécialistes. Les approches transversales, à la fois typologiques, régionales, et thématiques ont été privilégiées. Mais ce panorama de la littérature hagiographique syriaque, s’il se concentre sur la période médiévale, propose aussi une ouverture sur des disciplines sœurs avec laquelle l’hagiographie interagit, en particulier la liturgie, l’historiographie et l’histoire de l’art.
L’hagiographie syriaque n’est pas un domaine clos sur lui-même et les histoires des saints du monde syriaque se sont transmis à d’autres communautés chrétiennes depuis le Proche-Orient (Égypte, Arménie, Géorgie), jusqu’à Byzance et l’Occident latin, tout comme inversement le propre syriaque s’est enrichi de multiples emprunts. Ce volume de synthèse s’adresse donc aussi bien aux syriacisants qu’à ceux qui s’intéressent plus largement à l’hagiographie, mais aussi aux transferts religieux et culturels autour du bassin méditerranéen.
Auteur : Collectif, JULIEN Florence
Cette série est destinée à regrouper des études thématiques faisant le point sur différents aspects de l’histoire ou de la culture syriaques, celles des communautés chrétiennes dont la langue de culture est le syriaque (maronites, syriaques catholiques et orthodoxes, assyro-chaldéens, communautés du Proche-Orient et de l’Inde...).
Le monachisme syriaque L’histoire des communautés syriaques est intrinsèquement liée à celle du monachisme. Les plus grands écrivains, mais aussi les poètes, historiens, philosophes, grammairiens, médecins et scientifiques furent le plus souvent aussi des moines, des abbés, des évêques ou des patriarches syriaques. Leur contribution à l’histoire et à la culture du Proche et du Moyen-Orient sur plus d’un millénaire est considérable. L’institution monastique joua un rôle clef dans la transmission des savoirs, notamment de la culture grecque, vers la civilisation islamique puis vers l’Occident, contribuant éminemment à la construction des sociétés. C’est dire que la culture syriaque a été façonnée par le courant monastique, qui lui a donné sa marque, son caractère fondamentalement religieux. Les histoires monastiques, les biographies de moines célèbres, les canons et réglementations conventuelles qui nous ont été transmis révèlent l’insertion de courants chrétiens pluriels, et plus encore le façonnement d’une culture, au sein de milieux religieux très différents : païen, zoroastrien, musulman, ainsi que leur appropriation de l’héritage grec. En cherchant à transmettre l’histoire de leurs plus célèbres couvents, les auteurs syriaques ont finalement donné à voir l’organisation sociale de ce monachisme dans ses formes originales (stylitisme, réclusion…), et son impact sur les transformations des sociétés : son rôle primordial dans les débats théologiques et les grandes polémiques des VIe-VIIIe siècles, son incidence directe dans la création d’Églises séparées, mais aussi son influence majeure sur la structuration politique et sociale des communautés chrétiennes en monde islamique.
Ce volume s’adresse à tous ceux qui s’intéressent aux communautés de l’Orient chrétien de l’Antiquité tardive au Moyen-Âge, et plus généralement à l’histoire, l’anthropologie, la culture des aires proche et moyen-orientales où le monachisme s’est épanoui et constitue aujourd’hui encore un patrimoine vivant.
Auteur : GALLEY Micheline
Ce livre convie le lecteur à la rencontre d’une femme qui traverse le temps : la Sibylle. Exploration passionnante, jalonnée de surprises et d’émerveillement.
C’est d’abord sous la forme d’une voix, mystérieuse et grandiose, qu’apparaît la Sibylle proférant l’oracle. Très tôt, la voix se matérialise et se multiplie jusqu’aux confins du monde grec où sont célèbres la Persique, la Libyque, la Cumaine, d’autres encore. Partout, la Sibylle incarne la divination inspirée. À Rome et à Alexandrie, c’est sa parole écrite qui a valeur sacrée. Avec le christianisme, l’antique prêtresse d’Apollon se voit adoptée en tant que « vraie prophétesse ». Étonnante transformation ! Le rôle de la Sibylle gagne en importance au sein de l’Église médiévale, et l’art chrétien s’approprie la Sibylle païenne – faits qui, étrangement, semblent avoir été occultés par l’Histoire. Au temps de la Renaissance, la Sibylle (voire le « concert des sibylles » en son entier) opère une entrée spectaculaire et triomphante dans les églises : à Sienne par exemple, le somptueux pavement de la Cathédrale présente dix Sibylles comme messagères de la Révélation. Une vogue qui n’est pas limitée à l’Italie.
Cet ouvrage est illustré des plus belles représentations, en France et en d’autres pays, qui marquent cette période exceptionnellement féconde. Après le Concile de Trente, la figuration sibylline ne disparaît pas ; elle se transforme et s’adapte aux courants esthétiques. Toujours perçue comme la femme habitée par l’intuition des choses cachées, la Sibylle fascine et inspire peintres et sculpteurs, romanciers, poètes et musiciens. En pays catalan, le « Chant de la Sibylle » fait, encore aujourd’hui, partie de la tradition liturgique de Noël. Mais à côté de cette image dominante, tout auréolée de sacré, on trouve aussi, rarement, une Sibylle décrite comme magicienne, parfois dangereuse séductrice, parfois irascible rivale de la Vierge Marie ou fière rebelle qui fait songer à Lilith : comme si elle condensait, en une même personne dotée d’une puissance exceptionnelle, tous les traits, positifs et négatifs, de la féminité.
Micheline Galley est directeur de recherche émérite au C.N.R.S. Professeur au Maroc (1957-1960), elle entre en contact avec la tradition vivante des conteurs. Elle acquiert une formation en ethnologie et dialectologie arabe à Paris (1960-1962). Elle enseigne à la Faculté d’Alger (1962-1966) ; déjà, elle recueille, de la bouche d’une conteuse, un important corpus. Elle entre au CNRS fin 1966, comme collaboratrice de Germaine Tillion et passe un doctorat en ethnologie en 1968. Ses travaux portent sur les littératures de tradition orale, au Maghreb et plus largement dans l’aire méditerranéenne. Elle étudie à travers le conte, la poésie chantée, les récits de vie, la situation de la femme dans une société traditionnelle. Elle a publié des recueils de textes et de nombreuses études sur la Geste hilalienne.
Auteur : JUMEL Chantal
En Inde du Sud, écrire ou dessiner sur le sol avec de la farine de riz ou des couleurs végétales et minérales s’appelle kōlam au Tamil-Nadu et kaḷam au Kérala. Ces deux régions déclinent la peinture éphémère selon deux modes distincts : une activité féminine quotidienne et domestique au pays tamoul et une activité occasionnelle, exécutée pour des rites précis et affaire de spécialistes masculins, au Kérala.
Ce livre se veut une contribution au patrimoine graphique de l’Inde où la retenue linéaire croise l’opulence du trait et des matériaux. Un paysage visuel des plus originaux qui illustre simultanément les préceptes des traités d’esthétique, les mythes fondateurs hindous, les croyances locales ou les codes du monde contemporain. Loin de n’être que des images vouées à la seule contemplation, les kōlam et les kaḷam sont les pivots des cérémonies autour desquelles s’articulent une ou plusieurs composantes que sont la prière, la musique, le chant, la danse, le mimodrame et la possession sans oublier la médecine.
Diplômée de l’École Pratique des Hautes Études - Sorbonne, Chantal Jumel consacre ses recherches aux arts traditionnels du Kérala et aux traditions picturales de l’Inde. Auteure et réalisatrice, elle donne des conférences-démonstrations et anime des ateliers.
Auteur : KERYELL Jacques
Dans une première partie biographique on découvre Mary Kahîl, cette femme arabe chrétienne, issue d’une famille fortunée qui fut mise en contact dès sa jeunesse, non seulement avec l’aristocratie égyptienne mais aussi avec les milieux cultivés et religieux de son pays et de l’étranger. Cela ne l’empêche pas, bien au contraire, de rester proche des milieux pauvres et défavorisés. Correspondante privilégiée de Louis Massignon, elle s’est consacrée tout entière à son pays et à son peuple. Elle a mis son intelligence, sa foi, son enthousiasme et son dynamisme au service des plus pauvres et des femmes égyptiennes, ses sœurs musulmanes et chrétiennes. Sa vie est un lumineux témoignage.
Dans une seconde partie l’auteur a voulu présenter le moteur spirituel de cette vie hors du commun : la Badaliya, « expatriement spirituel », « amour de compassion ». Déjà présent dans la croyance juive de la théorie des justes comme en mystique musulmane chez les Abdâl, nous retrouvons cette spiritualité dans le Juste souffrant d’Isaï qui sera développé chez Saint Paul. Dans l’impuissance à trouver une solution à tous nos problèmes, notre époque ne serait-elle pas celle de la Compassion ? et de l’Hospitalité ? Là où nous trouvons le sacré au centre du Mystère de nos destins !?
Jacques Keryell étudie l’arabe littéraire au CREA à Bikfaya, Liban. Diplômé du Centre International d’études Philosophiques et Théologiques de Toulouse, il complète sa formation par quatre ans d’islamologie avec Louis Gardet. Il prolonge de trois années ses études à l’Institut Français de Damas sur la céramique arabo-persanne. Membre de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts d’Angers, il a séjourné vingt ans au Maghreb et au Machreq.